Nous sommes aujourd’hui face à l’urgence de réinventer le recrutement et les différentes formes de travail, car en effet, un recrutement sur deux échoue et deux candidats sur trois affirment moins aimer une entreprise après y avoir postulé.
J’ai eu la chance d'interviewer Charly Gaillard, CEO de Sneakers and Jackets, qui nous parle aujourd’hui du recrutement grâce à son expertise professionnelle, et tout particulièrement des problématiques majeures rencontrées de part et d’autre des différents acteurs.
I. Les nouvelles règles du recrutement
L’objectif du recrutement, c’est de pouvoir matcher un besoin, un contexte, une entreprise et un projet professionnel. En effet, il ne faut pas seulement prendre en compte un projet d'entreprise ou un projet professionnel mais vraiment un contexte global.
" Le recrutement, c’est presque une science. "
Les attentes de la part des candidats dans le processus global de recrutement porte sur une entreprise au discours vrai qui incarne ses valeurs dans les faits. Et d’autre part, sur la possibilité d’avoir la liberté, une certaine forme d’autonomie et une certaine flexibilité.
" C’est tout l’art du recrutement, c’est de pouvoir faire systématiquement du sur-mesure. "
Le problème du recrutement est plus vivace que jamais. Il y a une fracture entre les candidats et les entreprises. Côté candidat, on est en recherche de bien comprendre comment l’entreprise fonctionne, notamment en ce qui concerne le processus de décision par rapport à la candidature. Côté entreprises, ils cherchent à bien qualifier le projet professionnel du candidat.
II. Les nouvelles formes de travail
En effet, à l’échelle des entreprises, la marque employeur est importante car ils font face à une guerre des talents. L’extériorisation des entreprises avec l’emploi de freelances pose de nombreuses questions comme la façon de recruter un freelance en lui vendant un projet sur lequel il va s’éclater. Mais au-delà de ces profils émergents de plus en plus, les salariés traditionnels ont interrogé leur rapport au travail avec la question du surinvestissement. Ce qui a amené à promouvoir le télétravail, le temps partiel et remettre en question la politique de salaire dû aux conditions du freelance.
" Le phénomène des slasheurs est quelque chose de sain."
On va vers un fonctionnement en mode projet, on passe du salarié avec une seule mission à une multitude de projets à l’image du freelancing. Les symptômes sont principalement les questions du sens au travail et de la diversité. Sur ce sujet, on parle beaucoup d’alignement. Mais il est difficile d’être aligner avec un seul job, sur un périmètre qui n’évolue probablement pas sur plusieurs années. Souvent les entreprises cherchent des moutons à 5 pattes. Hors, on construit un mouton à 5 pattes en lui permettant d’avoir des activités extra-professionnelles.
III. Comment mettre en place un recrutement gagnant ?
Quant aux entreprises en recherche de candidats, Charly Gaillard recommande d’être transparent sur la recherche et le contexte ainsi que de mettre de l’humain dans leur recrutement. Certaines questions manquent cruellement aux entretiens, je vous les ai rapporté ici :
- Si demain on déjeunait ensemble, de quoi on pourrait parler ?
- Qu’est-ce que tu attends de l’entreprise et de ton futur poste?
- Si tu pouvais changer quelque chose dans la mission que l’on te propose, qu’est-ce que ce serait ?
- Si demain tu devais nous rejoindre, est-ce qu’il y a quelque chose qui te freine ? Cette question permet de lever les doutes.
On parle notamment de l’usage de l’intelligence artificielle dans le cadre du recrutement. Notre invité reste dubitatif quant au remplacement de l’humain par des algorithmes, car cela revient à déshumaniser la relation candidat / recruteur.
N’oublions pas que les objectifs d’un bon recrutement, c’est la satisfaction de la société et du candidat, et la capacité des entreprises à grandir grâce au recrutement.
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J’observe, à la lumière du partage d’expérience de notre invité, que de nombreuses frustrations sont bien présentes en matière de recrutement tant du côté entreprise que candidat. Je m’interroge sur l’origine de ces frustrations : est-ce car les entreprises ne prennent pas en compte que le cycle de vie des candidats à un poste se raccourcit et que donc le recrutement devient un investissement important ? Ou encore comprendre que les rapports de force dominant-dominé ne sont plus d’actualité dans le recrutement ?
Références pour aller plus loin :
Le recrutement réinventé, Isabelle Bastide
Contact Charly Gaillard
Site internet : https://www.sneakers-jackets.com/
Linkedin @ Charly Gaillard
Contact Jennyfer Montantin
Site internet : Blossom Talents
Instagram @ blossomtalents
Linkedin @ Jennyfer Montantin
Meetup de la communauté RH à Paris @ RH à Paris
Sur vos plateformes de podcasts : Ausha, Spotify, Google Podcasts, ...
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